Photo Rabière

Interview M. Karim Tatu

L : Tout d’abord, qui êtes-vous ?
K : Je m’appelle Karim, j’habite à Joué, au quartier de la Rabière.
L : Et vous êtes arrivé depuis combien de temps ?
K : Je suis né ici.
L : Du coup, depuis combien de temps vous vivez à la Rabière ?
K : Alors, je suis parti pendant quelques années. J’ai passé mon enfance ici, à la ZUP, rue Gay Lussac. Je suis parti après en pleine campagne, tt je suis revenu à l’âge de 14 ans.
L : Et vous n’êtes jamais parti ?
K : Et après, non, après je ne suis pas parti.
L : Est-ce que vous pouvez nous raconter un souvenir vécu sur la Rabière ?
K : Alors, quand j’étais petit, c’était les matchs de foot. Derrière la rue Gay Lussac, on était, je ne sais pas, vingt, trente gamins, peut-être, en train de jouer. Sur le terrain qui longe l’école Paul Langevin. Et c’était ces souvenirs là après la sortie de l’école, en fait. On se retrouvait tous, on allait goûter à la maison, et puis on se retrouvait tous en train de jouer après.
L : Et qu’est-ce que ça évoque plus particulièrement ?
K : L’enfance, l’insouciance, le bonheur, la joie de vivre, l’amitié, la fraternité, la liberté. Voilà.
L : Et quand je vous dis mémoire d’un paysage urbain, qu’est-ce que ça vous évoque ? En transformation, du coup, sur la transformation du quartier.
K : Alors, quand je suis revenu, à l’âge de mes 14-15 ans, je suis revenu regarder l’endroit où on jouait au foot. Et je me dis, mais en fait, il est tout petit, cet endroit. En fait, non, c’est que j’ai grandi. La vision n’est pas la même. La vision est énorme quand on est petit. Voilà, on est le centre du monde, c’est grand, c’est grand. Et plus on grandit, plus on grandit, plus on voit le monde se rétrécit, en fait. Le monde se rétrécit, le monde est un peu fermé, le quartier est un peu fermé à l’époque. Après, il y a toutes ces constructions et surtout ces destructions qui ont ouvert le quartier, qui ont permis de respirer, oui, de respirer un peu plus.
L : Donc, ça a été une amélioration pour le quartier, cette ouverture, cette respiration ?
K : Je pense, oui.
L : merci Karim.

K : Merci.


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Années 1960 à 1980